Les caméras de Fripon ont déjà observé des centaines de bolides depuis trois-quatre ans : le phénomène est courant. Mais ce qui est exceptionnel, c’est de réussir après coup à localiser le point de chute de la météorite. Ce réseau de Caméras dispersées à travers la France, désormais s’étend à plusieurs pays, elles sont installées sur les toits (de maison comme pour nous à Bizanet pour observer le ciel des corbières) et elles filment le ciel toutes les nuits à la recherche de météores.
Tout d’abord, une petite cinquantaine de témoins ont rempli le formulaire de signalement de bolide en ligne vigie-ciel.imo.net
Le réseau FRIPON enregistre en continu les bolides les plus brillants, il permet de lancer des alertes lorsqu’un événement se produit. Il est couplé à un programme permettant de calculer les trajectoires et les orbites pour comprendre l’origine et le devenir de ces objets qui entrent dans notre atmosphère. Le réseau de caméras s’est étendu sur plusieurs pays.
Les enregistrements des caméras ont ainsi permis de déterminer les paramètres physiques de l’objet. Les calculs réalisés suite à cette détection ont précisé l’orbite de cet objet, sa trajectoire et la zone de chute des météorites.
Avant son entrée atmosphérique, le météoroïde à l’origine du bolide avait une masse d’environ 8 kg et il est rentré dans l’atmosphère avec une vitesse d’environ 12 km/s et une inclinaison assez importante de 68° par rapport à l’horizontale, l’ablation a donc été forte malgré la vitesse faible de l’objet.
La masse finale calculée de l’objet est de 150 g. Cependant, un sursaut lumineux a été enregistré à 32 km d’altitude correspondant à une fragmentation. On a donc pu en déduire que plusieurs morceaux plus petits ou égaux à celui calculé de 150 g ont été engendrés et se sont dispersés selon une ellipse de chute, les objets les plus massifs parcourant la distance la plus grande.
L’altitude finale de 20 km et l’inclinaison importante ont permis de calculer assez précisément la trajectoire durant la partie du vol sombre (en dessous de 20 km) en tenant compte des vents. Ces données servent ensuite à déterminer la zone de chute des objets.
Un appel à la population a été lancé le 2 Janvier. Extrait « la zone de chute est autour du village de Disvetro, à quelques kilomètres au nord-ouest de Cavezzo (Modène), au milieu de la vallée du Pô. La zone d’incertitude est d’environ 2,2 × 1,5 km. Compte tenu des processus de fragmentation auxquels le météoroïde a été soumis, certains fragments pourraient avoir fini leurs courses à la jonction entre Rovereto sul Secchia et Disvetro». Les habitants de ces villes ont donc été invités à rechercher les météorites autour de chez eux. L’appel a été entendu. En effet, un habitant de la zone a signalé avoir découvert le 4 janvier deux fragments de météorites de 55 g au total dans la province de Modène en bordure de la zone de chute estimée .
Les responsables FRIPON/Vigie-Ciel sont très enthousiastes face à ces premières découvertes et rappellent que ces projets de recherche et de sciences participatives ont aussi pour objectif de sensibiliser les publics sur l’importance scientifique des météorites, de faire en sorte qu’elles ne soient plus perdues après leurs chutes et qu’elles soient analysées par des spécialistes et conservées dans les règles de l’art. C’est ce qui s’est produit en Italie.
La collaboration entre amateurs et chercheurs promet de belles découvertes ! Pour en savoir plus, voire participer ….. nous contacter Ciel des Corbières